La cataracte est définie par l’opacification du cristallin, induisant une baisse significative d’acuité visuelle. Le cristallin est la lentille transparente permettant de mettre au point sur les images, en focalisant.A titre de comparaison avec un appareil photographique, le cristallin correspond donc au zoom de l’objectif.
La perte de transparence du cristallin est le plus souvent liée au vieillissement, et se révèle en général au troisième âge. Elle peut être bilatérale mais est parfois décalée dans le temps. En dehors de la cataracte habituelle du sujet âgé, il existe d’autres origines de cataracte, comme les traumatismes oculaires, le diabète, certaines maladies générales ou certains médicaments (cortisone à haute dose prolongée notamment). La forte myopie également est un facteur favorisant la cataracte ; enfin la cataracte peut être congénitale, avec des facteurs héréditaires.
SYMPTÔMES DE LA CATARACTE
Outre la baisse d’acuité visuelle qui est souvent plus marquée pour la vision éloignée, on rencontre souvent des éblouissements sensibles en conduite automobile avec le soleil de face, ou les phares dans la conduite nocturne. Les contrastes s’amenuisent ainsi que la perception des couleurs mais cela est rarement ressenti par la personne.
Classiquement, l’acuité visuelle de près chute plus tardivement, sauf dans certaines formes de cataracte. Contrairement à l’atteinte de la macula, il n’y a jamais de déformation d’image.
EXEMPLES DE CATARACTE
– Cataracte totale, (la vision est limitée à voir bouger la main, ou perception de la lumière seule).
– Cataracte congénitale avec des opacités qui peuvent s’organiser en « étoile ».
– Cataracte post-traumatique, avec des lésions de l’iris et de la cornée associées.
TRAITEMENT DE LA CATARACTE
Le traitement de la cataracte est exclusivement chirurgical. C’est l’intervention la plus pratiquée en France, environ 700 000 extractions de cristallin en 2012. Elle est réalisée sous microscope opératoire et son principe consiste en l’extraction du cristallin en le pulvérisant sur place et retirant les débris au travers de micro-incision (2 mm ou moins actuellement), et à le remplacer par une lentille intra-oculaire appelée implant intra-oculaire.
Outre la visite auprès du chirurgien, avant la chirurgie il est nécessaire d’effectuer un calcul de la puissance de l’implant qui sera inséré dans l’œil en remplacement du cristallin, par une échographie particulière appelée biométrie. Il convient également de rencontrer l’anesthésiste pour confirmer les modalités anesthésiques en vue de l’intervention : il s’agit le plus souvent d’une anesthésie appelée « topique », consistant à instiller des collyres anesthésiants puissants juste avant l’opération. L’anesthésiste complètera bien souvent ces collyres par une injection intra-veineuse d’un produit donnant une légère sédation, peu avant et pendant l’intervention, de façon à lever toute anxiété. Plus rarement, sont pratiquées des injections autour de l’œil (anesthésie péri-bulbaire), enfin une anesthésie générale peut être décidée pour des cas particuliers (œil unique, œil difficile auquel des gestes complémentaires pourront être associés).
La technique actuelle est appelée « phacoémulsification » et consiste, au travers de l’incision d’environ 1,8 mm, à fragmenter le cristallin à l’aide d’une sonde à ultra-sons. L’enveloppe qui entoure le cristallin (capsule), est alors laissée en place et sert de support à l’implant).
Depuis peu, certains gestes (fragmentation du cristallin, ouverture de la capsule et incision), sont réalisés grâce au FEMTO-LASER, ce qui permet de réduire le temps d’ultra-sons nécessaire. Ce FEMTO-LASER est encore en évaluation en 2013 et son intérêt doit être validé et/ou confirmé dans les années à venir.
Une fois le cristallin aspiré, l’implant est donc inséré au travers de la petite incision, dans le sac capsulaire vidé de son contenu.
L’incision n’est pas suturée et au total l’intervention dure en général moins de 20 mn.
Dans de rares cas, le déroulement de l’intervention pourra être modifié et l’implant peut être placé hors du sac naturel du cristallin ; il est très exceptionnel de ne pas pouvoir poser d’implant.
MODALITÉS DE PRISE EN CHARGE
L’intervention est le plus souvent réalisée en ambulatoire (présence du patient quelques heures seulement en Clinique), plus rarement sera décidée une hospitalisation qui se limite en général à la nuit suivant le geste opératoire.
Un contrôle oculaire est fait généralement dans les deux à six jours qui suivent le geste et dès le lendemain doivent être instillés des collyres anti-inflammatoires et antibiotiques afin d’obtenir la meilleure cicatrisation, selon une ordonnance donnée le jour de la chirurgie.
Une coque de protection est généralement prescrite pour la nuit pendant une dizaine de jours, ainsi que pour la douche. Il faut éviter tout traumatisme oculaire, et notamment ne pas se frotter l’œil. Il faut éviter l’exposition aux poussières ainsi que la piscine et le sport pendant le mois qui suit l’intervention.
Les activités intellectuelles, la lecture, la télévision, les déplacements en voiture près et loin ne sont pas contre-indiquées et possibles souvent dès le lendemain.
EXISTE-T-IL DES EFFETS SECONDAIRES OU DES COMPLICATIONS ?
La chirurgie de cataracte est devenue une chirurgie extrêmement sûre, avec très peu de complications, mais la personne opérée doit être avertie des signes inhabituels qui pourraient indiquer une consultation urgente : dans les jours qui suivent l’intervention, si l’œil devenait rouge, douloureux, et/ou s’associait à une baisse de vision, il faudrait alors consulter urgemment car cela pourrait indiquer une inflammation et/ou une infection.
Dans les années qui suivent, existe la possibilité d’une baisse d’acuité d’installation secondaire, correspondant à l’opacification de la capsule arrière du cristallin, laissée en place (cataracte secondaire), cet état nécessitant une séance de laser à la consultation qui est totalement indolore et redonne définitivement la transparence optique, car cette capsule ne repousse pas.
L’apparition, même à long terme, de corps flottants, éclairs lumineux et/ou voiles visuels, incitent à une vérification rapide de la rétine, de même que l’apparition d’une vision déformée, qui indiquerait une éventuelle atteinte de la macula.
En conclusion, cette chirurgie s’accompagne le plus souvent d’une excellente récupération de la vision en l’absence bien sûr d’autres maladies oculaires ; les suites opératoires sont généralement très simplifiées par rapport à il y a quelques années, et les complications sont généralement rares.